mai 2008
Archive mensuelle
Archive mensuelle
Créé par torderes le 31 mai 2008 | Dans : Environnement, Infos pratiques
Nous sommes tous conscients que nous vivons dans une région où la pénurie d’eau se fait de plus en plus sentir. Voilà ce que, modestement, j’ai fait pour économiser le maximum d’eau. Outre le souci écologique, je l’ai fait aussi et surtout pour mon porte-monnaie.
Le plus gros investissement ayant été les gouttières, j’ai également acheté une cuve de 2000 litres avec pompe et matériel (500 €). J’ai raccordé les descentes à la cuve avec un tuyau d’évacuation, un regard et un filtre à la sortie du regard (il s’agit d’un bout de moustiquaire).
J’ai aussi acheté deux réservoirs muraux de 300 litres chacun, environ 60 € par réservoir. Je viens de disposer de deux réservoirs de 300 litres (pour 50 €) que j’ai placés le long du potager.
Tous ces achats bénéficient aujourd’hui de l’avoir fiscal.
J’avais récupéré quatre bidons de 200 litres, ce qui fait que lors des dernières pluies, j’ai pu récupérer environ 6500 litres en ayant arrosé entre les deux semaines d’averses. Au fur et à mesure, je vide ma grande cuve pour alimenter mes réservoirs extérieurs et ainsi profiter de la moindre goutte de pluie.
A vous de jouer!
Daniel Maurice
Créé par torderes le 31 mai 2008 | Dans : Environnement
Du forage à la station d’épuration
Pour tout ce qui concerne l’eau potable, les lignes qui suivent sont largement inspirées d’une étude de GAEA Environnement commandée par la Communauté de Communes des Aspres et présentée en mai 2008 (consultable en Mairie), et pour ce qui concerne les eaux usées, elles sont tirées des explications données par les techniciens de la SATESE et la SAUR, en attendant les résultats de l’étude de GAEA. Un grand merci à Alphonse Puig, responsable de l’eau à la Communauté de Communes des Aspres et maire de Sainte-Colombe, qui a maintes fois éclairé ma lanterne sur ce sujet et bien d’autres.
L’eau potable que nous consommons à Tordères est une des compétences de la Communauté de Communes qui en a confié la gestion à la compagnie fermière SAUR-France.
Elle provient du forage de La Clave, à Fourques, et également du forage de la Canterrane, à Terrats. Ces forages alimentent au total 14 communes (1) dont les communes de la Chaîne de Tordères (Tordères, Llauro, Oms, Calmeilles et, par convention, Taillet). Tordères est donc à la tête d’un réseau de 35 km de conduites amenant l’eau dans les communes des Hautes-Aspres. Notre commune est alimentée par une bâche de reprise (une sorte de château d’eau) qui alimente elle-même en cascade, de façon gravitaire ou par refoulement, les réservoirs des autres communes. Notre réseau communal présente un linéaire d’environ 4,52 km et un réseau d’adduction d’environ 4,3 km, soit un linéaire total de 8,82 km de réseau d’alimentation en eau potable.
L’eau que nous buvons est puisée dans une nappe souterraine captive datant du Pliocène (2), à presque 150 mètres de profondeur. Il s’agit d’une nappe de grande qualité, sans substances naturelles indésirables et sans pesticides ni substances toxiques. Elle met environ 10 000 ans à se reconstituer. Chaque goutte en est donc rare et précieuse. Hélas, depuis 1992, les diverses études montrent que cette nappe est en constante diminution. En effet, en une quinzaine d’années, son niveau a baissé de 6 mètres (aujourd’hui, la nappe ne présente plus que 9 mètres d’épaisseur contre 15 mètres en 1992). Ce constat est alarmant. A ce rythme, nous mettrons rapidement en péril les générations futures et sans doute même la nôtre.
C’est la consommation quotidienne des habitants conjuguée aux premiers effets de la sécheresse qui sévit depuis quelques années qui est en cause. A Tordères, les derniers chiffres de la consommation d’eau potable (donnés par GAEA) sont effrayants puisque nous consommons environ 14 000 m3 d’eau par an, soit en moyenne 252 litres par jour et par habitant, alors que la moyenne nationale est d’environ 150 litres par jour et par habitant. C’est énorme !
S’ajoute à cette surconsommation un problème de fuites, notamment celles qui ne sont pas visibles et qui touchent essentiellement les conduites en PVC (3), et de vols nocturnes sur les bornes incendie (une «délinquance» très particulière qui se développe et qui devient, semble-t-il, monnaie courante dans les Aspres (4)). Par exemple, pour Tordères, en 2006, sur un volume distribué de 29 255 m3, les fuites et les vols constituaient à eux seuls 14 629 m3 d’eau perdue sur l’année, soit l’équivalent de l’eau que nous avons consommée! Les autres communes rencontrent également ces problèmes de « pertes » (5) mais de façon décuplée.
Aucune autre commune (hormis Montauriol) n’atteint ce chiffre effarant de 252 litres par jour et par habitant. Il y a un réel problème de surconsommation d’eau à Tordères. Est-elle due à la multiplication des piscines et à leur remplissage, à l’arrosage des pelouses et des jardins, à une consommation ménagère excessive ? Les différentes données (consultables en Mairie pour qui le souhaite) témoignent d’une consommation raisonnable en hiver, à l’automne et au printemps et d’un pic en juillet et en août… La chaleur estivale accentuant la consommation d’eau et l’afflux de touristes (qui génère la venue d’une cinquantaine de personnes supplémentaires dans la commune au cours de ces mois) sont naturellement en cause dans le pic observé mais ne suffisent pas à expliquer une moyenne de consommation aussi élevée sur l’ensemble de l’année. Ensemble, nous devons trouver des solutions avant que nous n’ayons franchi un seuil fatidique.
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On retrouve bien évidemment ce problème de surconsommation à l’autre bout de la chaîne de l’eau, dans notre station d’épuration qui malgré ses capacités ne parvient plus à absorber correctement le flux des eaux usées tant elles se sont multipliées au cours de ces dernières années.
La SAUR, qui d’ordinaire doit intervenir sur une station deux à trois fois par an (en pompant le surplus et en nettoyant l’excès de boues et de matières), intervient ces temps-ci une fois par mois, voire même en période estivale, une fois tous les quinze jours.
Il y a une telle abondance d’eaux usées que les bacs de décantation ne parviennent pas toujours à être opérants. En temps normal, il faut 48 heures pour que les matières les plus lourdes se déposent au fond de ces bacs, or il y a un tel flux que les eaux usées n’y restent pas plus de 24 heures, sans laisser le temps aux matières les plus lourdes de se poser. Elles vont donc se déverser dans la cuve, qui n’est censée accueillir que de l’eau, et l’obstruent fréquemment (se surajoutent à cela le fait que certains habitants jettent encore dans leurs toilettes des objets posant problème, telles que des serviettes et des tampons hygiéniques, ou des préservatifs qui, se prenant dans les rouages, nuisent au fonctionnement de la station).
Enfin, on trouve également une surabondance de graisse dans nos eaux usées, avec la formation de pelotes de graisse très néfastes au bon fonctionnement de la station.
La Communauté de Communes (qui gère notre station) a lancé une étude sur l’assainissement dans notre village et nous en aurons bientôt les résultats. En attendant des solutions, nous devons apporter le même soin et la même attention à nos eaux usées qu’à notre eau potable.
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Le Conseil Municipal et la Commission extra-municipale consacrée à l’agro-environnement (à laquelle participent plus d’une quinzaine d’habitants), ainsi que la Communauté de Communes des Aspres, ont entamé une large réflexion sur ce sujet. Cette dernière, en accointance avec le Conseil Municipal, budgétise actuellement les travaux à effectuer dans un proche avenir pour diminuer les fuites et améliorer le rendement de notre station d’épuration, et réfléchit aux moyens pour lutter contre le vol d’eau potable, et la Commission extra-municipale se penche plus particulièrement sur les gestes quotidiens et « l’éducation » à l’eau (tous ceux qui veulent nous rejoindre sont les bienvenus, bien sûr).
Je n’écris pas tout cela dans le but de culpabiliser les habitants mais pour que, ensemble, nous prenions un peu plus soin de ce bien précieux qu’est l’eau et pour que dorénavant nous nous efforcions de ne plus en perdre une goutte.
Maya
(1): Fourques, Montauriol, Passa, Villemolaque, Tresserre, Saint-Jean Lasseille, les communes de la Chaîne de Tordères et par convention, Brouilla, Ortaffa et Caixas. [2]
(2): Il s’agit d’une période s’étendant de 5,3 à 1,8 millions d’années avant J.-C., marquée par l’expansion des mammifères et l’émergence du genre humain (en Afrique) et marquée également par l’assèchement et le refroidissement de la planète (qui annoncent les grandes glaciations du quaternaire).
(3): Ces conduites posent problème au niveau du repérage des fuites (qui se fait essentiellement par des localisations acoustiques), et la Communauté de Communes réfléchit actuellement à d’éventuels travaux pour les renouveler afin de diminuer les fuites.
(4): Plusieurs communes voisines ont constaté le descellement sauvage des bornes incendie où l’eau est pillée, le vol sur des potences par des camions citernes allant revendre leur larcin pour le remplissage des piscines, etc. Bref, il faudra se faire à l’idée que l’eau, denrée rare et précieuse, soit devenue un objet de convoitise.
(5): En 2006 toujours, les pertes s’élèvent à 16 577 m3 pour Llauro, 36 264 m3 pour Oms et 5 780 m3 pour Calmeilles, soit 73 250 m3 pour la totalité de la chaîne de Tordères, soit 200 m3 par jour, soit 8 m3 par heure !
(6): A titre d’exemple, la consommation de Llauro s’élève à 215 litres par jour et par habitant, celle d’Oms à 204 litres, celle de Passa à 122 litres, celle de Fourques à 143 litres, celle de Tresserre à 172 litres, etc.
Créé par torderes le 23 mai 2008 | Dans : Eglise, Histoire
Tordères est une commune de 991 hectares située dans les Aspres et dans le canton de Thuir.
Son territoire est très accidenté, s’élevant jusqu’à 391 mètres au roc dels Quers. Il est traversé par divers ruisseaux, tous affluents de la Galcerana : à l’ouest le Caraig (limite avec Montauriol), puis vers l’est les ruisseaux ou torrents de Tordères, de Carbouné et de Lladac. À quoi il faut ajouter le Monà qui, rejoignant la Galcerana à Fourques, forme avec elle le Réart.
La commune est très boisée, avec de nombreux chênes-liège longtemps utilisés pour la confection des bouchons. À noter la forêt domaniale du Réart, replantée en conifères ayant presque tous brûlés lors de l’incendie de 1981, qui présente aujourd’hui des essences beaucoup plus variées. Les zones non boisées sont pour l’essentiel plantées en vignes. On accède au village par un embranchement de la route départementale qui conduit de Thuir à Céret en passant par Fourques et Llauro.
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Comme toutes les Hautes Aspres, il semble que Tordères ait été un lieu d’habitat pour les hommes du néolithique. Mais sur son territoire, il n’y a ni dolmens, ni menhirs, contrairement à d’autres communes.
Par la suite la région a été occupée par les Ibéro-Ligures, puis les Celtes et les Romains. Même si ceux-ci s’installaient un peu partout, le territoire de Tordères n’a pas non plus de restes de cette époque.
Il faut attendre l’arrivée des Carolingiens en 811 pour que soit instauré le système féodal. Au XIe siècle, la Vicomté de Castelnou prend son essor et étend son pouvoir sur les Hautes Aspres et le Vallespir. Tordères bascule alors sous sa domination.
Le village est mentionné pour la première fois en 899 (villa Tordarias). Son nom semble correspondre au latin turdus (catalan tord), désignant la grive. Il désignerait donc un lieu giboyeux, abondant en grives.
Le village est mentionné en 899 comme faisant partie des possessions d’un certain Esteve et de son épouse Anna, qui avaient aussi des biens à Llauro. Le texte fait déjà mention d’une église, qui était alors dédiée à saint Martin. En 927, Ató, fils des précédents, vend la totalité de son héritage à l’église d’Elne et à son évêque Guadall. Cependant, pour Tordères, la vente ne concerne qu’une moitié du territoire, l’autre moitié étant détenue par sa soeur. Cette seconde moitié, puis l’ensemble du territoire, sont ensuite cédés à l’abbaye d’Arles, qui conservera la seigneurie de Tordères jusqu’à la fin de l’Ancien Régime.
La population était de 19 feux au milieu du XIVe siècle, soit environ 80 habitants, chiffre identique à celui qu’on rencontre au début du XVIIIe siècle. Elle n’a jamais été très nombreuse, atteignant 143 habitants en 1836, mais retombant sous la barre des 100 habitants dès 1856 (98 habitants). Le niveau le plus bas a été atteint en 1968 (60 habitants). Et puis, contre toute attente, la population a quasiment doublé entre 1990 et 1999, avec en plus 10 naissances qui ont contribué à la construction d’une nouvelle école située près de la mairie : il existe un regroupement intercommunal scolaire comprenant les communes de Caixas, Montauriol, Tordères et Llauro ; les plus petits vont à l’école de Llauro, les plus grands à celle de Tordères.
Le village a une église ancienne, probablement du XIIe siècle. Dédiée à St. Nazaire, elle est de style romane, à nef unique. Elle a un clocher-mur disposant de deux niches, dont une seule est occupée aujourd’hui. Elle a été fortifiée et agrandie au XVe et XVIe siècles. Elle dispose d’un retable du XVIIIe siècle ainsi que d’une roue processionnelle de la même époque.
La fête patronale de Tordères se déroule le 28 juillet.
À noter que, de 1973 à 1989, Tordères s’était unie à Llauro et Passa pour ne former qu’une commune. L’expérience a tourné court, Llauro et Tordères s’estimant lésées au profit de Passa et ayant repris leur indépendance.