Histoire de Tordères (d’après Jean Tosti)
Créé par torderes le 23 mai 2008 à 14:46 | Dans : Eglise, Histoire
Tordères est une commune de 991 hectares située dans les Aspres et dans le canton de Thuir.
Son territoire est très accidenté, s’élevant jusqu’à 391 mètres au roc dels Quers. Il est traversé par divers ruisseaux, tous affluents de la Galcerana : à l’ouest le Caraig (limite avec Montauriol), puis vers l’est les ruisseaux ou torrents de Tordères, de Carbouné et de Lladac. À quoi il faut ajouter le Monà qui, rejoignant la Galcerana à Fourques, forme avec elle le Réart.
La commune est très boisée, avec de nombreux chênes-liège longtemps utilisés pour la confection des bouchons. À noter la forêt domaniale du Réart, replantée en conifères ayant presque tous brûlés lors de l’incendie de 1981, qui présente aujourd’hui des essences beaucoup plus variées. Les zones non boisées sont pour l’essentiel plantées en vignes. On accède au village par un embranchement de la route départementale qui conduit de Thuir à Céret en passant par Fourques et Llauro.
t
Comme toutes les Hautes Aspres, il semble que Tordères ait été un lieu d’habitat pour les hommes du néolithique. Mais sur son territoire, il n’y a ni dolmens, ni menhirs, contrairement à d’autres communes.
Par la suite la région a été occupée par les Ibéro-Ligures, puis les Celtes et les Romains. Même si ceux-ci s’installaient un peu partout, le territoire de Tordères n’a pas non plus de restes de cette époque.
Il faut attendre l’arrivée des Carolingiens en 811 pour que soit instauré le système féodal. Au XIe siècle, la Vicomté de Castelnou prend son essor et étend son pouvoir sur les Hautes Aspres et le Vallespir. Tordères bascule alors sous sa domination.
Le village est mentionné pour la première fois en 899 (villa Tordarias). Son nom semble correspondre au latin turdus (catalan tord), désignant la grive. Il désignerait donc un lieu giboyeux, abondant en grives.
Le village est mentionné en 899 comme faisant partie des possessions d’un certain Esteve et de son épouse Anna, qui avaient aussi des biens à Llauro. Le texte fait déjà mention d’une église, qui était alors dédiée à saint Martin. En 927, Ató, fils des précédents, vend la totalité de son héritage à l’église d’Elne et à son évêque Guadall. Cependant, pour Tordères, la vente ne concerne qu’une moitié du territoire, l’autre moitié étant détenue par sa soeur. Cette seconde moitié, puis l’ensemble du territoire, sont ensuite cédés à l’abbaye d’Arles, qui conservera la seigneurie de Tordères jusqu’à la fin de l’Ancien Régime.
La population était de 19 feux au milieu du XIVe siècle, soit environ 80 habitants, chiffre identique à celui qu’on rencontre au début du XVIIIe siècle. Elle n’a jamais été très nombreuse, atteignant 143 habitants en 1836, mais retombant sous la barre des 100 habitants dès 1856 (98 habitants). Le niveau le plus bas a été atteint en 1968 (60 habitants). Et puis, contre toute attente, la population a quasiment doublé entre 1990 et 1999, avec en plus 10 naissances qui ont contribué à la construction d’une nouvelle école située près de la mairie : il existe un regroupement intercommunal scolaire comprenant les communes de Caixas, Montauriol, Tordères et Llauro ; les plus petits vont à l’école de Llauro, les plus grands à celle de Tordères.
Le village a une église ancienne, probablement du XIIe siècle. Dédiée à St. Nazaire, elle est de style romane, à nef unique. Elle a un clocher-mur disposant de deux niches, dont une seule est occupée aujourd’hui. Elle a été fortifiée et agrandie au XVe et XVIe siècles. Elle dispose d’un retable du XVIIIe siècle ainsi que d’une roue processionnelle de la même époque.
La fête patronale de Tordères se déroule le 28 juillet.
À noter que, de 1973 à 1989, Tordères s’était unie à Llauro et Passa pour ne former qu’une commune. L’expérience a tourné court, Llauro et Tordères s’estimant lésées au profit de Passa et ayant repris leur indépendance.
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.