août 2008
Archive mensuelle
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Créé par torderes le 24 août 2008 | Dans : Affaires sociales, Environnement, Santé
Voici un compte-rendu sur l’exposition Agua Zaragoza 2008 par Virginia Cool, une formidable Tordérenque qui s’intéresse à la recherche sur l’eau, comme milieu intérieur de l’homme, son rôle dans le bien-être et la santé, ainsi que son impact dans la relation « l’homme-comme-un-tout-dans-un- environnement ».
Depuis près de quarante ans, Virginia explore les possibilités pour améliorer la qualité de notre capital eau. Avec ses moyens de professeur d’éducation physique, kinésithérapeute, masseuse, elle n’a trouvé jusqu’à ce jour, rien de plus efficace et de plus simple que le Drainage Lymphatique Manuel Original Vodder pour mettre le corps en condition pour « démarrer » un grand nettoyage humoral. Afin de souligner la détente et la confiance que ce drainage entraîne, elle le nomme « Evolution parasympathique par DLMV« .
Tous les jours, et ce depuis 1969, elle-même (en plus des témoignages de plus de 5000 praticiens formés par son école à travers le monde) ne cesse de s’étonner en découvrant une nouvelle profondeur à l’invention géniale de Vodder. Consciente que beaucoup d’amour et de connaissance ont dû être à l’origine de cette méthode pour qu’elle reste, depuis 1930, aussi passionnément intéressante et réponde à notre urgente actualité, elle continue inlassablement à s’y investir, par les soins, la recherche et l’enseignement.
J’ai encore en mémoire l’expo Aqua Lisboa de 1998. En dix ans, quelle énorme évolution dans la reconnaissance de la valeur de l’eau!
A Zaragoza, l’eau nous est présentée comme une priorité planétaire fondamentale. Pendant les deux jours de ma visite, j’ai eu le bonheur de retrouver ma vraie famille. Celle qui, comme moi, est profondément concernée par l’eau. Nous avons ensemble célébré la fête de l’eau.
Mais, en même temps, nous avons aussi ressenti, comme un contre-chant lancinant, l’urgence d’une nouvelle prise de conscience. Un milliard deux cent mille personnes n’ont accès qu’à de l’eau contaminée! A cause d’un modèle de croissance globalisé, logique insoutenable du système capitaliste, 800 millions d’êtres humains ne peuvent satisfaire leurs besoins vitaux tels que la santé et la sécurité alimentaire!
L’Expo Agua Zaragoza 2008 nous présente de nombreuses solutions. Elle cherche à rétablir le lien entre l’être humain et l’eau, sa ressource vitale, unique et indispensable. Elle aborde le thème comme un défi intelligent qui apporte, au-delà des réactions émotives, rigueur dans l’information et clarté dans l’expression. Son thème central est « la préservation de la qualité de l’eau grâce à un compromis éthique exigeant les conditions d’un développement soutenable« . Le respect des écosystèmes, la relation entre la gestion urbaine et rurale de l’eau, la désalinisation, le problème de la pollution de l’eau, l’eau et le changement climatique, l’eau et la santé… toutes ces mises en lumière forment un élan de prise de conscience planétaire que reprend solennellement Le Manifeste de l’Eau du XXIème siècle de Ricardo Petrella et son groupe d’étude : « L’eau est l’élément vital, essentiel et irremplaçable pour la vie de toute espèce vivante. Aucun être humain n’a pu vivre dans le passé, ni ne peut vivre dans l’avenir sans eau. Le droit fondamental à la vie est étroitement lié à la promotion de l’eau comme bien public mondial, au même titre que le soleil, l’air et la terre.«
Les avances technologiques et scientifiques du siècle dernier ont créé l’illusion de pouvoir assurer le bien-être sur la Terre par la domination des forces de la nature. Très rapidement de graves déséquilibres écologiques et sociaux sont apparus, notamment une profonde crise de l’eau provoquée par l’augmentation de la population mondiale et une exploitation industrielle effrénée. A Zaragoza, ce déséquilibre n’est pas seulement présenté comme un problème de manque ou de rareté de l’eau, on y souligne également l’urgence d’une gestion intelligente, juste et solidaire de l’eau.
L’accès à l’eau salubre est un droit humain universel. L’Assemblée Générale des Nations-Unies le proclame : « le droit humain à l’eau est indispensable pour une vie salutaire et digne« . L’expo Zaragoza 2008 reprend avec insistance cette déclaration. Elle a mis en relief les initiatives et les expériences de nombreux pays. Il faut que tout être humain puisse disposer d’une quantité d’eau suffisante, de bonne qualité, physiquement et économiquement accessible et équitable.
C’est dans l’imposant pavillon La Tribune que ce nouveau paradigme de l’eau prend toute son ampleur. Durant toute la durée de l’expo, du 14 juin au 14 septembre, il s’y organise, de semaine en semaine, un forum traitant des thèmes proposés par des experts venus du monde entier.
Tous leurs travaux, tous les points de vue, toutes les stratégies, émanant des secteurs les plus variés, seront repris dans la Charte de Zaragoza 2008, sous le signe d’une éthique planétaire inspirée du droit humain à l’eau. Elle formera la base de données sur laquelle s’appuiera le Forum 2009 de Budapest. Vraiment, les choses bougent!
Personnellement, je tiens pourtant à exprimer un regret. Bien que la conscience de l’eau et de sa valeur soit omniprésente, je ne rencontre en aucun moment la prise en compte de cette « résonnance » ou « syntonisation » qui existe entre l’eau extérieure à l’être humain et son eau interieure. C’est dommage car je suis convaincue qu’une vraie gestion de l’eau extérieure ne peut se réaliser pleinement que si l’être humain, en tant qu’individu, assume également sa responsabilité en veillant au bon état de son propre capital d’eau « intérieure ».
Cette absence n’a pas empêché que j’aie eu grand plaisir à admirer la grandeur des espaces se déroulant en fugues d’ombre et de lumière données en partage aux pavillons avec une grâce mélodieuse. Les architectures sont légères, ludiques, tout en aisance et élégance, souvent en forme de vague ou d’une immense goutte d’eau et vivifiées par des jeux aquatiques qui, en cascades musicales éclaboussantes, font scintiller un décorum d’une fraîcheur exquise et éblouissante.
L’ensemble des pavillons internationaux rassemble 100 pays. Tous rivalisent de créativité et s’efforcent de présenter non seulement leurs traditions ancestrales à propos de la culture de l’eau, mais de nous exposer également leurs nouveaux projets de gestion soutenable et leurs réalisations souvent géniales et réussies. Certains pavillons sont de véritables joyaux cachés dans des écrins d’émaillures ou de soie bleutée très réussis. Je pense à ceux du Maroc, Danemark, Pays-Bas, Afrique Noire, Namibia, Amérique du Sud et surtout au groupe des pays d’Amérique Centrale épousant, comme des villages, les rives stropicales d’un long et merveilleux fleuve qui serpente en d’immenses images luxuriantes serties, ici et là, d’émouvants versets de poètes sud-américains chantant l’enchantement de l’eau vivifiante, dont la magie fait éclore en abondance de verdoyantes efflorescences.
Il est vrai, j’ai dû faire un choix. Les 100 000 visiteurs par jour se concentraient surtout sur les grands pavillons d’Espagne, Allemagne, France, Japon, sur l’aquarium qui se dit impressionnant. Je ne les ai pas visités, les longues files d’attente me découragèrent, surtout par 38° à l’ombre. Dommage, deux jours est un temps trop court pour visiter toutes ces merveilles.
Et là, en fin de séjour, cherchant toujours une quelconque allusion à « l’eau intérieure », je me trouve brusquement nez à nez avec la fluidité sinueuse d’un merveilleux pavillon, tout en teintes d’argent-émeraude. Sur ses rondeurs joufflues, je vis danser en lettres aquatiques la phrase que mes yeux ne pouvaient croire : « SOMOS AGUA… WE ALL ARE WATER« . Je me retrouve devant le pavillon du Mexique! Voilà enfin un pays qui s’est complètement dédié au thème de l’eau que nous sommes. Je me presse d’entrer et découvre des intérieurs tout en nuances subaquatiques claires-obscures. Ils me racontent l’histoire de l’eau en quatre mouvements symphoniques, s’épanchant, de salle en salle, en quatre lumineuses présentations didactiques. D’abord, il y avait la puissance omniprésente de l’eau planétaire, ensuite, l’effervescence de la vie surgissant de ‘eau, puis la force dynamique et animante de l’eau qui fait croître et fleurir, et enfin, l’eau de nos espérances, fécondant les projets d’avenir. En même temps, et en contrepoint des quatre mouvements, comme un doux rappel réapparaissant sans cesse, un thème qui sussurre, clair et rieur : « nous sommes de l’eau »… magnifique!!!
Mais quand même, je ne voyais nulle part quelque suggestion m’indiquant comment régénérer cette eau vivante intérieure qui fait ce que nous sommes. On s’y efforce pourtant avec grand sérieux et abondamment pour l’eau extérieure!! je me mis donc à la recherche des responsables de ce merveilleux pavillon mexicain. Je voulais qu’ils prennent conscience de cette absence. C’est ainsi que j’ai pu avoir un excellent contact avec la journaliste-photographe mexicaine Carmen Abdo, éditrice d’art de la revue mensuelle sud-américaine Aqua Vitae (ed. Amanco, Brésil). Je lui expose ce qui me tient tant à coeur. Elle est toute oreille. Quand elle entend l’expression « eau intérieure », elle a un sourire complice et se met à prendre des notes. J’ai beaucoup insisté sur la relation étroite qui, à mon sens, existe entre la pollution de l’eau planétaire et l’intoxication de notre eau intérieure. Bien sûr, nombreux sont ceux qui tentent de remédier à cette intoxication par des mesures strictes de contrôle et d’analyse de l’eau extérieure. Je lui explique que ce n’est là qu’un aspect partiel du problème. Il est tout aussi important d’entreprendre la désintoxication à partir de l’intérieur du corps, car nous savons maintenant que la pollution de l’eau intérieure a aussi des causes d’origine interne et des effets externes. Pour les éliminer, nous, thérapeutes, possédons une technique de drainage de l’eau intérieure qui a de suprenants effets anti-polluants. Elle purifie et stimule avec efficacité le système de défense immunitaire. Des protocoles scientifiques le prouvent depuis de nombreuses années. C’est le DLMV (Drainage Lymphatique Manuel ad modum Vodder). Ce drainage ne purifie pas que physiquement, il apaise aussi la vie émotionnelle et suscite des changements de mentalité poussant à créer de nouveaux liens, à concevoir des perspectives d’ouverture, plus globales et responsables. Son impact écologique est évident. Je lui parle du travail au niveau du nerf-vague (parasympathique), de l’excellence que procure la fluidité de l’eau, de la lymphe qui en montant entraîne et purifie les déchets. Bonne humeur et confiance en découlent. Carmen Abdo devient de plus en plus enthousiaste. Elle se met à prendre des photos et me promets de traiter le sujet dans la prochaine édition d’Aqua Vitae. Quel plaisir, ne fût-ce que quelques instants, de se sentir vibrer à la même longueur d’onde!
D’une autre architecture, mais tout aussi originale dans ses formes que dans ses matériaux, sont les grands pavillons à thème. Ainsi, le pavillon de l’Eau Extrême étudie l’impact du déferlement de la vague, le pavillon Set, la montagne de sel, explique ce que l’eau laisse quand elle meurt, Oikos met sous la loupe le rapport eau-énergie, Cité de l’Eau traite des villes dont l’eau est l’élément environnemental déterminant, Aigua Compartida étudie comment réaliser la distribution équitable de l’eau, El Faro expose les nombreuses réalisations des ONG, Iceberg étudie le changement global du climat, etc.
En parallèle, tout au long de l’Expo, la cité de Zaragoza et son université organisent des conférences et des expositions artistiques toujours sur le thème de l’eau. Ce 23 août, Mazuru Emoto présente à l’Institut pour le Sauvetage de la Mémoire de l’Eau ses travaux concernant l’influence des sons sur la structure de l’eau, peu importe qu’elle soit en dedans ou en dehors du corps humain. On est ici très proche des recherches de la bioélectronique de Vincent, qui tend à prouver que l’augmentation de la charge des électrons de notre eau intérieure obtenue par le DLMV, influence aussi la structure de l’eau de notre environnement immédiat. A suivre! Entre temps, contentons-nous de la boutade du biologiste Emil Vodder qui, cherchant en vain à nous faire comprendre le « pourquoi » des choses, s’interrompit en s’exclamant : « faites, c’est bon, ça marche, vous verrez ».
Vraiment, l’Expo de l’eau de Zaragoza est un intéressant point de rencontre entre cultures diverses et gens distincts, propice à l’échange d’idées et suscitant des visions positives. C’est un lieu de lucidité où se célèbre l’urgence d’un développement soutenable. C’est une grande fête pour les sens, qui procure aussi une grande satisfaction intellectuelle. L’ambiance est accueillante, l’expérience intéressante. c’est un événement porteur d’espoir pour toute la communauté humaine.
Je tiens à exprimer mon admiration pour l’Espagne, pour cette magnifique organisation et mes remerciements à William Van Marsenille pour son inlassable enthousiasme qu’il m’a fait partagé durant ces deux jours.
Août 2008, Expo Agua Zaragoza 2008.
Virginia Cool
L’exposition de Zaragoza s’achèvera le 14 septembre, pour plus d’informations : http://www.expozaragoza2008.es/