Quelle ne fut pas notre tristesse ce matin en constatant les dégradations dont notre village a fait les frais hier soir… Vitres de lampadaire brisées, plants de lilas déracinés et jetés sur le toit de l’école, tuiles de ce même toit cassées (alors qu’elles avaient échappé à la tempête), jeunes platanes tailladés au canif, tuteurs arrachés, détritus abandonnés par-ci par-là… Bref, un triste saccage, perpétré par qui et pourquoi au juste? Tout le monde s’en est ému, des plus petits aux plus grands, mais nul ne comprend la raison de cet acte qui sème un malaise dans le village. A force de s’interroger, toutes sortes de doutes et de suspicions malsaines se sont mises à planer dans nos rues au cours de la journée : « ça doit être untel ou untel »… Des jeunes, des jeunes forcément.

  Ce soir, je suis donc allée à la rencontre de quelques-uns des jeunes garçons de notre commune, trimballant leurs soucis de jeunes adultes mais leur gaieté aussi (heureusement!) et nous avons discuté longuement de ces dégradations et des suspicions qu’elles faisaient bien évidemment naître. Ils étaient tout aussi troublés et perplexes que le reste des habitants et m’ont assuré n’avoir en rien participé à ces exactions. « On a grandi ici, quand même! On est attachés à notre village, pourquoi voudrais-tu qu’on le casse? Ce serait absurde »… Il y a des mots qui font du bien à entendre et, sans doute, du bien à prononcer aussi. 

 Ils m’ont confirmé que le parking de l’école et la Plaça Major étaient régulièrement investis par des jeunes venus d’autres communes, en voitures ou en scooters, parfois tranquilles, parfois plus agités… Il semblerait que cela ait été le cas hier soir, bien après minuit. A ces heures tardives, nous n’avons plus de réel pouvoir de contrôle (à moins de tomber dans le tout sécuritaire et d’organiser des rondes, mais nous n’en sommes pas là!). La brigade de gendarmerie de Thuir ne peut pas non plus être partout à la fois et a bien d’autres affaires à traiter que nos malheureuses et, ô combien courantes, petites histoires de vandalisme. Une plainte va tout de même être déposée, espérons qu’elle en dissuadera quelques-uns de réitérer leurs actes et que Tordères retrouvera la paix et la gaieté qui l’ont toujours habitée. 

Maya Lesné