Départ de Ponteilla et Llupia à l’Agglo : ce qui ne va pas changer
Créé par torderes le 12 jan 2010 à 17:57 | Dans : A retenir, Affaires sociales, Communauté de Communes des Aspres, Economie locale et associations, Equipe municipale et commissions, Histoire
Le 29 décembre 2009, le Préfet des Pyrénées-Orientales a accepté que Llupia et Ponteilla rejoignent la Communauté d’Agglomération Perpignan-Méditerranée à partir du 1er janvier 2010. Notre Communauté de Communes n’a donc eu que deux jours pour se retourner!
Il était hors de question de couper l’eau à ceux qui nous abandonnaient, ni d’arrêter le ramassage des ordures ménagères, ni de laisser les parents et les enfants de ces deux villages subir les conséquences fâcheuses de décisions prises sans aucune consultation de la population. Pour nous, Communauté de Communes des Aspres, la solidarité n’est pas un vain mot. Pendant des mois et plus longtemps encore s’il le faut, nous continuerons à assurer les services que nous assurions jusqu’ici à Llupia et Ponteilla. Il n’est pas question que la population supporte les répercussions des choix politiques et personnels de ses représentants.
Des conventions sont en cours de signature avec l’Agglo pour formaliser les services que nous continuerons à rendre à ces communes mais il faut bien comprendre que même si elles nous quittent pour cette Agglo si désirable, c’est bien nous qui assumerons leurs services vitaux du quotidien (eau, assainissement, ramassage des ordures ménagères, crèche, etc.). Dans ces conditions, on se demande bien pourquoi partir à l’Agglo et abandonner une communauté à laquelle elles appartenaient pleinement et qui, envers et contre toute querelle partisane ou personnelle, apportait les mêmes attentions à chacun de ses membres.
En réalité, Jean-Paul Alduy, président de la Communauté d’Agglomération, vient de lancer un cheval de Troie dans notre communauté et espère hâter ainsi son démantèlement. C’est sans compter sur la ténacité des communes des Aspres qui, envers et contre tout, souhaitent poursuivre l’aventure politique initiée par des hommes de la trempe de l’avocat Louis Noguères (déchu de ses mandats de maire de Thuir et de conseiller général parce qu’il faisait partie des quatre-vingts députés qui, aux côtés de Léon Blum, refusèrent de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain en juillet 1940, poursuivi par la Gestapo pour avoir organisé la presse résistante régionale), ou bien encore de Léon-Jean Grégory, son confrère et adjoint à Thuir avant de devenir maire à son tour (lui aussi révoqué en tant qu’adjoint complice et suspect en 1940), tous deux initiateurs de formidables syndicats qui, préfigurant et annonçant notre communauté de communes, ont permis l’aménagement de notre territoire, tant en matière d’eau potable et d’assainissement qu’en matière purement sociale (avec notamment la fondamentale et précieuse création du premier Syndicat Intercommunal Scolaire et des Transports de France qui permettait, à moindre coût, d’offrir à tous le service des cantines et des transports scolaires à une époque où l’enseignement secondaire n’était communément réservée qu’aux plus aisés).
Pourrions-nous, sans honte, nous asseoir sur le courage et la volonté de ces grands résistants, sur la chance et la force qu’ils ont offertes aux habitants de notre dure terre de l’Aspre ? Pourrions-nous, comme les bons petits soldats de Llupia et Ponteilla, qui nous disent de ne pas tomber dans le piège du sentimentalisme et de l’affectif, mettre fin à tous les principes de solidarité qui ont régi jusqu’ici les rapports entre les basses et les hautes Aspres ? « Mais l’économie, avez-vous pensé à l’économie ?”… Les détracteurs de notre communauté de communes n’ont que ces mots à la bouche et oublient trop facilement l’Humain, le bien commun, le savoir-vivre, l’entraide, le partage. Ne parlons même pas de l’avis des populations qui n’ont bien sûr pas été consultées par leurs élus. Du haut de leur superbe, les maires de Ponteilla et Llupia n’ont que faire des protestations. Dans le fond, totalement décomplexés, ils ne font que reproduire les usages en cours au sommet de l’Etat. Dans quelques années, quand l’Agglo, d’ores et déjà endettée, leur aura mangé le peu de laine qui leur reste sur le dos et qu’elle les aura privés de leur indépendance et d’une certaine liberté de penser, nous rediscuterons de leurs beaux arguments économiques. Quand, jadis gros parmi les petits, ils seront devenus petits parmi les gros, nous verrons s’ils garderont cette belle suffisance, nos amis de la plaine! Quant à nous, Communauté de Communes des Aspres, resserrons les rangs et plus que jamais, jouons la carte de la solidarité et de la ruralité. Ensemble! TOUS ensemble sans oublier personne sur le bord du chemin.
Maya Lesné
2 réponses to “Départ de Ponteilla et Llupia à l’Agglo : ce qui ne va pas changer”
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tu as raison camarade maya. les gros des petits ne seront que des petits chez les gros mais ont-ils l’intelligence ad-hoc pour s’en rendre compte? personnellement je n’en ai aucun doute; ils n’ont ni intelligence ni aucune memoire de notre Histoire. leur seule ambition étant de se faire manger par le plus puissant, espérant manger les résidus de leurs bienfaiteurs, au détriment de ceux qui leur ont fait confiance grâce à leur mine de bons et gros bourgeois biens nourris.
leurs chers électeurs savent-ils la différence des émoluments entre maire d’une petite commune et ceux de vice-président de l’agglo?
que tous les smicards les petits retraités les sans statut les travailleurs pauvres se renseignent tous s’apercevront que ces personnages, sans vergogne, se foutent de leurs administrés pourvu qu’ils s’en mettent plein la poche, sans omettre qu’ils espèrent que, pourquoi pas, la populace se côtise un jour, pour leur offrir une stèle lors de leur trépas. cela me dégoute.Jacques-René Hebert les aurait traités de « jean-foutre ».
D. maurice
Salut Daniel,
Tu mets le doigt sur un point tabou en politique : les indemnités de fonction. C’est vrai qu’on en parle très peu. Alors voici quelques chiffres intéressants tout simplement extraits de la circulaire gouvernementale : http://www.circulaires.gouv.fr/pdf/2009/10/cir_29699.pdf.
Un maire de petite commune (moins de 500 habitants) touche 643 € brut chaque mois, les maires de communes de 500 à 999 habitants (type Fourques) touchent 1 172 € / mois, ceux de communes de 1 000 à 3 499 habitants (type Llupia, Ponteilla) touchent 1 626 € / mois, ceux de communes de 3 500 à 9 999 habitants touchent 2 080 € / mois, etc., jusqu’à ceux de grosses communes (plus de 100 000 habitants) qui touchent 5 484 € / mois. Bref, plus la commune est importante, plus les indemnités des maires sont importantes, en rapport avec leurs responsabilités (cela dit, plus la commune est grosse, plus les maires sont entourés de conseillers techniques, tandis que les maires des petites communes sont beaucoup plus livrés à eux-mêmes et consacrent un temps énorme à leur commune).
Pour certains maires, il faut ajouter d’autres indemnités liées à leur fonction de vice-présidents dans une Communauté de Communes. A la Communauté d’Agglomération Perpignan-Méditerranée, contrairement à la Communauté de Communes des Aspres, tous les maires sont vice-présidents. C’est un choix délibéré. Les maires de Llupia et Ponteilla sont donc devenus à leur tour vice-présidents. A ce titre, ils perçoivent une nouvelle indemnité qui s’élève aux alentours de 2 500 €. Je vous laisse le soin de pratiquer vous-même le calcul de la globalité de leurs indemnités et de tirer vos propres conclusions sur les choix de rattachement communautaire des uns et des autres. Même si les indemnités ne font pas tout, il serait bien hypocrite de nier qu’elles aient une quelconque influence sur ces choix.
Ah, Daniel, nous sommes là bien loin de la Révolution Française, du Père Duchesne et de ses Enragés! Fini le temps des politiques qui prenaient des risques et qui ne badinaient pas avec les valeurs de la République.
Amicalement,
Maya