Une directive européenne tendant à transformer le volontariat en véritable emploi met en péril le fonctionnement des pompiers en France. Leurs indemnités seraient ainsi transformées en salaire (soumis à cotisations) et ils devraient également attendre onze heures après la fin de leur travail pour revenir servir comme volontaires. De quoi handicaper l’activité des casernes et centres de secours, la nuit notamment. 

  Si cette directive est appliquée, le service des pompiers sera gravement mis en péril. Etant donné que les volontaires représentent 200 000 des 250 000 pompiers de France, dans un scénario extrême, sans volontaires, on passerait de 90 à 8 centres pleinement opérationnels, sachant que 40 centres de première intervention ne sont constitués que de volontaires.

  Transformer des volontaires en salariés pour compenser serait insupportable financièrement pour les communes et le Département. Quoi qu’il advienne, le colonel Gavel, patron des pompiers de France, se refuse à recourir uniquement aux personnes sans emplois, ce qui serait pratique pour contourner le problème du repos de sécurité obligatoire. Il s’y refuse d’une part, parce qu’on ne peut vivre que de vacations, et surtout parce qu’il tient à la mixité dans les casernes. «Avoir un agriculteur dans nos rangs est toujours utile lorsqu’il s’agit de savoir sortir des vaches dans un feu de grange», illustre-t-il.

  Dès lors, quelle serait la solution si la directive venait à entrer en vigueur? Faudra-t-il accepter d’attendre une heure pour obtenir du secours?