Il y a 70 ans, le 2 août 1944, notre département était marqué par un des plus affreux massacres nazis que la Résistance départementale ait eu à subir au cours de la Seconde Guerre Mondiale.

Désormais symbole de la Résistance Catalane, le petit village de Valmanya, à quelques kilomètres de Tordères, paya cher sa désobéissance au pouvoir en place. N’ayant pu venir à bout des maquisards du Canigou, les nazis et les miliciens l’anéantirent « dans sa chair et dans ses pierres » : quatre hommes du village qui, très âgés, n’avaient pu fuir avec les 150 autres habitants, furent mutilés puis fusillés, une dame âgée fut torturée pendant plus de douze heures, une jeune femme enceinte fut violentée et abusée devant ses enfants par quatorze militaires, tous les animaux domestiques furent systématiquement abattus, les biens mobiliers détruits (comme la scierie et les batteuses), puis le village fut pillé et totalement brûlé. Au lendemain de ce massacre, le 2 août 1944, le chef du maquis, Julien Panchot, l’une des plus grandes figures de la résistance catalane, fut capturé et torturé par les Nazis (yeux arrachés, phalanges coupées) avant d’être abattu, assis contre un mur. « Ami, si tu tombes, un ami sort de l’ombre à ta place » écrivent Joseph Kessel et Maurice Druon, en 1943, dans le « Chant des Partisans ». Ce fut René Horte, le courageux petit instituteur et maire du village, qui sortit de l’ombre et prit vaillamment le relais de Julien Panchot, suivis par des maquisards qui n’avaient plus que leur rage et une poignée de grenades pour faire face aux nazis et qui parvinrent cependant à les faire battre en retraite !

Le dimanche 3 août, à 11h, à Valmanya chacun est invité à la cérémonie du souvenir qui commémorera ce triste événement et saluera le courage et l’intégrité de Louis Torcatis et des Résistants du maquis de Valmanya.