Aujourd’hui, a eu lieu la cérémonie d’inhumation des ossements retrouvés au cours des fouilles archéologiques qui se sont déroulées sur le parvis de l’église, en novembre 2016.

   Le diagnostic archéologique, rappelons-le, obligatoire dans le cadre des travaux de restauration de l’église et ordonné par le Préfet de Région, a dévoilé une vingtaine de sépultures découvertes dans deux tranchées d’une profondeur d’environ 70 cm et une largeur de 1m (soit une surface globale de 9m2). Ainsi, cette connaissance des lieux a-t-elle permis de ne pas détériorer les ossements, de les recueillir et de les protéger. Car, autre temps, autres mœurs, au même endroit, des travaux d’installation électrique, effectués dans les années 1980-90, n’ont malheureusement pas été précédés par de telles fouilles, ce qui est regrettable car des gaines ont été retrouvées, traversant de part en part les ossements, parfois même déplacés ou broyés. C’est précisément pour éviter ce genre de bévue et d’indélicatesse qu’il était fondamental que soient réalisées les fouilles.

   Les tombes initiales ont été creusées et taillées dans le rocher sous-jacent et ont été réemployées régulièrement à travers les siècles. La plupart des ossements issus des inhumations initiales ont été redéposés, en quelque sorte en «remblais», pour le comblement des inhumations suivantes. De nombreuses réductions ont pu être observées au sein de sépultures réunissant jusqu’à trois individus distincts. Cette partie du cimetière était mixte et comportait aussi bien des adultes que des enfants. Toutefois, les archéologues ont pu remarquer la prédominance des inhumations d’enfants dans les sépultures se trouvant à proximité du piédroit est du portail de l’église.

   D’un point de vue chronologique, les archéologues n’ont retrouvé que peu d’éléments permettant de dater les sépultures. Comme elles ont été régulièrement récupérées au cours des siècles, il n’est pas possible d’en déterminer une datation fidèle. Cependant, l’origine médiévale de certaines d’entre elles n’est pas à exclure.
   D’après les éléments du mobilier céramique et funéraire recueilli, parmi les ossements les plus anciens, bon nombre pourrait dater des 17ème et 18ème siècles, tandis que les plus récents seraient attribués à la fin du 19ème siècle, voire au premier quart du 20ème siècle.

   Mme le Maire tient à remercier les archéologues de l’INRAP pour la qualité de leur travail et leur capacité à partager l’information qui ont fait de ces fouilles un grand moment dans la vie du village. Elle salue aussi l’intérêt manifesté par la cinquantaine d’habitants et par les écoliers de Tordères venus visiter le chantier dans le plus grand respect des fouilles et des défunts, respect dans lequel s’inscrit également l’inhumation de ce jour, dans un caveau communal et dans un cercueil conçu par la menuiserie Sol, avec une bénédiction des ossements par le Père Lokuli accompagné du Père Efukya.

Cérémonie 1

Photo de Vincent Bonilla y José