L’implantation d’éoliennes industrielles en limite de Tordères inquiète les habitants
Créé par torderes le 31 mai 2017 à 20:58 | Dans : A retenir, Affaires sociales, Equipe municipale et commissions
Face à la multiplication des projets d’implantation de champs d’éoliennes industrielles en différents points des Aspres (à Caixas, Fourques, Passa, Banyuls-dels-Aspres et Brouilla), une commission extramunicipale dédiée au sujet s’est réunie le mercredi 24 mai pour débattre du bien-fondé de ces projets. Le Collectif « Le Vent Tourne » était invité à la réunion et a pu nous faire part de ses inquiétudes et de son combat.
Comme on peut le voir sur la carte transmise par une des sociétés étudiant certains de ces projets, et mise en ligne par le collectif, Tordères serait directement impacté par ce type d’implantations.
A peine une douzaine d’habitants étaient présents à cette réunion, ce qui semble surprenant dans la mesure où cette question est assez fondamentale pour l’avenir de la commune, ses paysages, le bien-vivre de ses habitants, etc.
Rappelons qu’en 2008, les Tordérencs avaient fortement et massivement fait connaître leur mécontentement et que notre commune était devenue, aux côtés de Llauro, Montauriol, Terrat et (ironie de l’histoire) Caixas, un des fers-de-lance de la lutte contre les projets d’éoliennes industrielles de la Communauté de Communes des Aspres.
Les participants à la commission extramunicipale ont souligné que les Aspres, à l’écart des grandes concentrations urbaines, sont un des symboles régionaux d’un environnement unique, exceptionnel et jusqu’ici relativement préservé de la pollution industrielle ou visuelle, et que nous nous apprêtons à livrer ce formidable patrimoine naturel à des industriels aux dents longues.
Dans différentes études, il est question de mâts mesurant environ 100 mètres de hauteur (hors pales), soit l’équivalent d’un immeuble de 40 étages et plus (les éoliennes du troisième millénaire sont des ouvrages industriels 3 fois plus hauts que le clocher des églises).
Signalées aux avions par des feux à éclat 24h sur 24, les éoliennes sont également équipées de transformateurs et de voies d’accès bétonnées.
L’envergure des pales peut varier de 65 à 110 mètres (c’est plus que l’envergure d’un Boeing), leur poids s’élève à plus de 80 tonnes, les fondations représentent 200 m3 de béton (soit l’équivalent de ce qui est utilisé pour bâtir une piscine olympique).
Lorsqu’une éolienne tourne, chaque pale à chaque passage devant le mât, produit un bruit de fouettement proportionnel à la taille de la machine. Même si les constructeurs d’éoliennes affirment que chaque nouveau modèle fait moins de bruit que les précédents, les scientifiques s’accordent sur le fait qu’elles génèrent essentiellement des infrasons à des fréquences de quelques hertz, non audibles, mais d’une nocivité dont les effets sur l’homme sont connus : maux de tête, nausées, troubles de la vision, etc. On peut aisément imaginer ce qu’auront à endurer les Tordérencs domiciliés sur le Chemin du Lieutenant Gourbault ou la Traverse de Passa.
Les grands arguments avancés pour l’implantation d’éoliennes ne sont pas toujours d’ordre écologique mais malheureusement trop souvent d’ordre financier, un argument attractif pour des communes enregistrant, depuis plusieurs années, de fortes baisses de dotations, mais il est bien évident qu’il s’agit d’un leurre au regard des dividendes encaissés par les industriels auxquels elles profitent réellement… Pour quelques milliers d’euros, les élus sont donc prêts à brader les paysages.
Si l’idée de l’énergie propre est de diminuer notre pression sur l’environnement, il peut paraître louable de penser qu’il suffit de mettre des éoliennes partout pour améliorer la vie mais en fait, on ne fait pas pire en matière d’impact sur l’environnement.
Non seulement les éoliennes vont dégrader nos paysages, mais elles ne favoriseront la fermeture d’aucune centrale nucléaire dans la mesure où il n’y a pas substitution partielle de l’éolien au nucléaire, mais bien addition. Comme notre pays est déjà exportateur brut d’énergie en Europe, l’électricité d’origine éolienne est exportée vers les pays voisins qui la paient d’ailleurs un prix inférieur à celui auquel EDF la règle aux promoteurs des sites de production.
Chaque éolienne est prétexte à la création ou au renforcement des lignes à haute tension. La ligne Très Haute Tension (THT), de 400.000 volts, déployée entre Baixas et Bescano (Catalogne sud), transporte l’électricité rachetée à prix d’or en France à des opérateurs privés et revendue moins cher à l’Espagne. On est loin du développement durable qui préconise de produire et de consommer l’énergie sur place. A ce titre il semblerait plus logique d’installer la source de production électrique près des centres de consommation importants, notamment dans les zones industrielles.
Les éoliennes ne font pas non plus baisser le prix de votre électricité, bien au contraire. Depuis les arrêtés du 17 novembre et du 23 décembre 2008, l’opérateur historique EDF est obligé d’acheter l’électricité produite par les éoliennes en France à 82€ le mégawatt-heure, soit un montant supérieur au prix du marché. Le surcoût de cette aide aux investisseurs éoliens n’est nullement un effort de l’Etat puisqu’il est répercuté dans la contribution au service public de l’électricité (CSPE), une taxe que tout consommateur peut voir sur sa facture sans que, pour autant, la répartition de cette contribution, qui représente en moyenne 15 % de la facture de chaque foyer, soit précisée.
Par conséquent, les éoliennes ne feront pas non plus diminuer le trafic des camions de fort tonnage sur les routes et autoroutes ni, bien sûr, la pollution due à ce trafic routier. En effet la hausse du prix de l’électricité réduit à néant l’outil de ferroutage (transport route/rail) que la SNCF a tenté de mettre en place et qui, malgré la hausse du prix du pétrole, demeure peu compétitif par rapport au transport tout routier.
Dans le cas précis des Aspres, les éoliennes rendront également la tâche des Canadairs plus difficile en cas de feu de forêt. En effet, les largages aériens, pour être efficaces, doivent se faire à partir d’une hauteur comprise entre 30 et 50 mètres et face au vent. Les éoliennes, installées en ligne perpendiculairement aux vents dominants empêchent les Canadairs de voler dans un rayon pouvant être de 5 à 10 fois la hauteur des pylônes suivant la configuration des lieux.
Enfin, mais c’est une broutille pour beaucoup, les oiseaux (et notamment les rapaces et les grands migrateurs) et les chauves-souris sont les premières victimes du système éolien.
Pour toutes ces raisons, les participants à la commission extramunicipale ont décidé d’appeler les Tordérencs à venir signer en mairie la pétition contre les projets d’implantations d’éoliennes industrielles dans les Aspres, à rejoindre le Collectif « le Vent Tourne » (https://adoizon.wixsite.com/le-vent-tourne) et à soutenir la municipalité dans le combat qu’elle entend mener contre les projets impactant la commune.
Bâti sur plusieurs contre vérités, l’éolien industriel n’a, en France, d’intérêt ni économique, ni énergétique, ni écologique, pas davantage social. C’est pourquoi, compte tenu de ses multiples nuisances, nous sommes de plus en plus nombreux à nous opposer à l’éolien industriel, dont la seule raison d’être est l’enrichissement garanti des promoteurs, aux dépens des consommateurs et des contribuables et au détriment des économies d’énergie, de la recherche et du développement des autres énergies renouvelables. L’éolien industriel :
- augmente fortement les émissions de GES en raison de l’intermittence de sa production. Une éolienne ne peut tourner en dessous 30 kilomètres/heure et au-delà de 90 km/heure,
- est nuisible car saccage le patrimoine paysager et historique et sinistre le tourisme vert.
- porte atteinte à la qualité de vie car se situe toujours trop près des habitations (la distance minimum autorisée étant de 500 m alors que l’Organisation Mondiale de la Santé préconise au moins 1 500 m).
- est sans effet sur l’emploi en France, ne créant aucun emploi permanent.
- Handicape considérablement le recours aux énergies renouvelables à production garantie.
- Provoque un véritable massacre des oiseaux migrateurs en particulier et de l’avifaune en général,
- Enrichit scandaleusement les promoteurs (privés) qui en demandent encore plus.
Les Aspres sont libres, sauvages et rebelles, ne les bradons pas, refusons de les laisser aux mains des promoteurs industriels!
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