C’est avec une grande satisfaction que le conseil municipal de Tordères a appris, ce matin, que la Commission de régulation de l’énergie (CRE) et son homologue espagnole, la Comisión nacional de los mercados y la competencia (CNMC), viennent de rejeter d’une même voix la demande d’investissement public pour le projet de gazoduc STEP.
Pour rappel, ce gazoduc européen, appelé MidCat-STEP devait voir le jour à l’horizon 2022, et relier l’Aude à l’Espagne, en passant par les Fenouillèdes, le Ribéral, les Aspres (Tordères aurait alors été durement impacté) et les Albères.Au cours des différentes réunions publiques de consultation des communes et des citoyens, et par courrier, la municipalité de Tordères avait fait connaître son désaccord et avait rejoint la mobilisation d’autres élus et citoyens du département pour mieux faire entendre sa position.

Dans leur décision commune, la CRE et la CNMC, qui s’opposent à tout financement des Etats français et espagnol concernant la construction du pipeline souterrain, ont souligné que la capacité actuelle d’interconnexion gazière entre la France et l’Espagne n’était pas saturée et que le marché n’avait manifesté aucun intérêt commercial pour de nouvelles capacités d’interconnexion.

Les deux autorités de régulation ont également insisté sur le fait que le coût du gazoduc était élevé par rapport aux moyennes européennes (442 millions d’euros, dont 290 millions pour la partie française) et que le projet ne garantissait pas l’alignement des prix entre les marchés gaziers en France et la péninsule ibérique.

Le maire, ses adjoints et l’ensemble des conseillers municipaux saluent et remercient tous les habitants qui ont participé à la mobilisation et, à leur modeste échelle, influé sur la décision des deux commissions. Il convient cependant que chacun reste sur ses gardes puisque la CRE a tout de même recommandé aux opérateurs en charge du projet « d’effectuer d’autres évaluations concernant ce projet afin de déterminer s’il fournirait un rapport coûts-bénéfices clair et positif à l’avenir ». Le gazoduc n’est peut-être écarté que pour un temps et, mieux étayé, le projet pourrait un jour ressurgir. Soyons vigilants.