Le vendredi 25 mars, le Sous-Préfet de Céret a convié les 64 maires et adjoints des communes de l’arrondissement de Céret à une réunion consacrée à la situation de crise hydrique qui touche durement notre département depuis plusieurs mois et qui s’accentue de jour en jour.
  Le ton des intervenants était solennel, l’inquiétude et la tension des élus étaient palpables.
 
  En premier lieu, le Sous-Préfet a dressé l’état des lieux des nappes phréatiques du département.
  Depuis le début de l’année hydrologique 2022-2023 (de septembre 2022 à février 2023), il est tombé seulement 131 mm de précipitations, alors que la normale est de 348,5 mm à Perpignan (station Météo France). Dans le département, le déficit hydrique s’élève en moyenne à 70%. Il vient se cumuler au déficit observé durant la fin de l’année hydrologique précédente.
 
  Dans un contexte particulièrement sec depuis avril 2022, la situation des nappes est extrêmement dégradée : elles sont largement déficitaires sur l’ensemble de la plaine du Roussillon et plus encore dans les Aspres.
  Ces dernières semaines, de nombreux piézomètres ont franchi le niveau de gestion de crise, soit une vingtaine d’ouvrages. Il s’agit d’un contexte exceptionnel et inédit puisque c’est la première fois depuis l’instauration des niveaux de référence de gestion des nappes que la situation est aussi dégradée sur de si nombreux points.
  Etant donné le contexte actuel de dégradation de l’état de la ressource en eau souterraine, il est particulièrement important de mettre en place tous les moyens nécessaires permettant d’économiser l’eau et d’éviter les gaspillages.
  Face à cet épisode de sécheresse exceptionnelle, le Préfet des Pyrénées-Orientales a donc pris un arrêté de restriction des usages de l’eau au niveau « alerte renforcée ». Il s’agit du dernier niveau avant le niveau de « crise », ce dernier imposant un arrêt de tous les usages de l’eau, excepté l’eau potable.
  • L’arrêté est consultable en téléchargement ici.
  • La carte des communes concernées est téléchargeable en cliquant ici.
  • Le communiqué de presse de la préfecture est consultable en cliquant ici

  Après avoir fait le point sur la situation, le Sous-Préfet a évoqué les différentes attentes de l’Etat par rapport aux municipalités. Il souhaite :

- la réalisation dans chaque commune d’un plan d’économie d’eau que les communes devront adresser à la Préfecture avant le 15 avril,
– la mise en œuvre d’un plan de communication à effet immédiat en utilisant tous les canaux dont disposent les communes (réseaux sociaux, affichages, réunions publiques, boîtes aux lettres, flyers, offices de tourisme, intervention dans les écoles, etc.) pour sensibiliser largement les habitants à la pénurie d’eau,
– la désignation d’un référent « eau » par municipalité qui sera l’interlocuteur de la Préfecture (notamment s’il devait y avoir des coupures d’eau ou un ravitaillement des habitants par citerne),
– la mobilisation des RISC et autres bénévoles pour soutenir l’inventaire des citernes et points d’eau réalisé par les pompiers, et pour la mise en place, dès le 1er juin, des patrouilles dans les massifs car la sécheresse qui sévit accentue considérablement le risque incendie.

   Par ailleurs, la Préfecture et l’Association des Maires travaillent à l’élaboration d’une charte qui devra être adoptée par les conseils municipaux, engageant les municipalités à accomplir des gestes forts pour économiser l’eau, et pouvant peut-être permettre des « dérogations mesurées » dans les communes (comme par exemple, l’arrosage « encadré » des jardins potagers des particuliers, à ce jour interdit et passible d’une amende de 5ème classe).

   Pour prévenir les situations de rupture en eau potable, les communes devront intégrer le risque « pénurie d’eau » dans leur Plan Communal de Sauvegarde afin de répondre au mieux aux situations de crise qui pourraient se présenter (une « fiche-réflexe » est en cours d’élaboration en Préfecture).
   Naturellement, les habitants seront immédiatement informés si Tordères venait à être ciblée par d’éventuelles coupures d’eau potable.

 
  Les questions liées à l’arrêté préfectoral vont faire l’objet d’une « foire aux questions » destinée à recenser les réponses aux situations rencontrées et aux interrogations des habitants.

   Enfin, le Sous-Préfet a remercié les municipalités pour leur engagement dans cette démarche de sensibilisation et d’incitation à l’économie de la ressource en eau.